C ‘est en effet dans cette région, la plus au sud du Pays et qui voit sa population tripler si pas quadrupler pour certains endroits durant les mois d’été, que j’avais déjà eu l’intention de partir dans les années 2000, dans le but d’y trouver mon coin de paradis.

Pour la chaleur, la lumière, le coté un peu sauvage aussi de sa cote (surtout en dehors des mois estivaux),son arrière- pays aussi où l’on se croirait revenu en Provence par moments. La terre rouge, les eucalyptus, les pins qui ploient sous leurs branches immenses qu’elles vous abritent sans aucun effort par temps de pluie, les figuiers, les arbres fruitiers et le champs des cigales lorsque le soir tombe doucement, dans la lueur du soleil couchant.

Mais je ne connaissais encore que très peu de l’Algarve. Mon premier voyage, à l’occasion de mes 45 ans, s’était accompli sac au dos, chaussures de rando, le bus et le stop comme moyens de transport. Mon seul luxe? Un appartement hyper luxueux prêté par celle qui était une maie à l’époque, avec piscine, chambres tout confort etc. Mais ce qui m’intéressait ,c’était surtout de découvrir la région.

Chaque jour ou presque, je partais à l’aventure. Sac sur l’épaule et casquette sur la tête pour me protéger d’un soleil déjà réconfortant. Je me souviens encore très bien de cette rencontre en bord de mer avec de jeunes parents et leurs progéniture qui inspectaient la plage à la recherche de coquillages et autres crustacés destinés à agrémenter l’apéro ou que sais- je encore.

Je me souviens aussi de leur avoir demander si le français était encore enseigné dans les écoles du pays. Mon objectif étant de trouver une piste financière pour venir vivre ici, sur cette terre et face à cet océan qui depuis si longtemps, me fascine.

– » Avant oui, m’a répondu le père, mais aujourd’hui, malheureusement l’apprentissage de cette langue relève du privé ou des premières années d’étude. Après, c’est la langue anglaise qui domine. Et seuls les anciens parlent encore le français parce qu’à leur époque, c’était langue était apprise par tous et dans tous les milieux scolaires. »

Nous avons encore échangé quelques mots et j’ai demandé si je pouvais les prendre en photo. Cette famille me donnait l’impression d’être heureuse par le simple fait d’être en bord d’océan à collecter ensemble, ce qui d’avance leur semblait déjà bien bon à déguster. Cette vie là m’a semblé belle, simple et douce à vivre.

Mais, avec cette réponse, j’en déduisais qu’il me faudrait trouver une autre source de revenus fixes si j’envisageais une expatriation. De toute façon je n’étais pas seule. Mes fils, alors jeunes ados et déjà éprouvés par ce nouveau divorce, auraient sans doute mal vécu ce nouveau dépaysement, pour ne pas dire déracinement.

Peut être que oui! Peut être que non! Beaucoup d’enfants ont su tirer profit des choix posés par leurs parents. Mais, moi, seule face à tellement de questions sans réponse, j ‘ai abandonné l’idée de les bousculer à nouveau. Même si, au retour je n’ai pu m’empêcher de leur poser la question quant à savoir ce qu’ils pensaient d’une telle idée. J’ai compris que je me devais de rester en Belgique et éviter tout nouveau chamboulement. Du moins , pour quelques années encore. En couple, la décision aurait peut être été toute autre pour construire le futur.

Cela ne m’a nullement privé de flasher à qui mieux mieux sur les maisons abandonnées, les ruines entourées de figuiers, d’arbres fruitiers et autres plantations perdues dans la campagne et sur lesquelles il était affiché « vende-se » m’imaginant qu’un jour, peut être, je viendrai m’établir ici. Un jour, peut-être. Et en ce mois de mai 2021 je fais route vers l’Algarve. Pour y revoir avec grand plaisir le Cap Saint Vincent, Sagres, Faro où en janvier 2020 j’ai rencontré celle qui est devenue mon amie canadienne et avec qui nous avons lié une belle histoire d’amitié. Bom dia Pascale.