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Ma cabane au Canada n° 7: « Mange, prie, aime! « 

Oct 24, 2023 | CANADA | 1 commentaire

Ce titre, cela ne vous dit rien ? Le livre est d’Elizabeth Gilbert paru en 2008 et vendu à des milliers vraiment, milliers d’exemplaires. Le cinéma s’en est emparé avec Julia Robert et un acteur qui a, comme on dit, « une gueule » : Javier Bardem. Je vous donne la référence si vous souhaitez passer un bon moment sans prises de tête. Il ne mange pas de pain, ne te donnera pas la foi (quoique) mais te redirigera (peut-être) vers les Amours qu’il ne faut jamais oubliées. Bref, ce 7° épisode parlera de nourriture terrestre et intellectuelle mais également d’amours et comme il y plusieurs formes d’amour…

Pour le film « Mange, Prie Aime » c’est par içi :

Ce qu’il y a dans l’assiette…

Dans la rubrique cuisine de mon guide, une expression me fait tilter : « La Gastronomie boréale locale » Oulalala…

Mais encore ? Et bien la Poutine of course mais je la réservais pour mon second voyage, chez Christian et Sue, alors peut être le saumon et poisson cru du Grand Nord, le homard (ça aussi c’était au menu de mes amis du N.B) mais à part cela ?

Et bien, grâce à l’invitation de Pascale, j’ai découvert avec grand plaisir la cuisine canadienne en nous installant à la table du restaurant « Les Anciens Canadiens ». Il occupe la Maison Jacquet, l’une des plus vieilles maisons de la ville, érigée en 1675. La légende dit que c’est dans cette maison justement que le Marquis de Montcalm (1712-1759), après avoir dirigé les troupes françaises contre les soldats anglais du général James Wolfe (1727-1759) lors de la bataille des plaines d’Abraham survenue le 13 septembre 1759, y a succombé le lendemain de la bataille. Un bâtiment avec énormément de charme et où le froid venu (ce n’était pas le cas ce jour-là) j’aimerai prendre place à la table devant le feu ouvert.

En 1957, l’établissement a été « immeuble patrimonial » et son nom fait référence à l’écrivain Philippe Aubert de Gaspé qui a par ailleurs été l’un des propriétaires des lieux. Nombre de ses livres racontent les mœurs et coutumes de la vie seigneuriale à la fin du Régime français.

J’ai donc choisi le Bison ! En entrée tout d’abord avec ce « fondu parmesan au bison fumé et fromages d’içi » et en plat formule « Bourguignon mijoté au vin de Bleuet » pour terminer. TROP Bon ! TROP Goutu ! TROP … à refaire !

Vu les proportions généreuses (typique au Canada !) nous n’avons pas pris de dessert mais un café avec petites mignardises. Et je peux vous dire que dès ma prochaine visite à Québec et cela arrivera avant peu, ce sera dans cet excellente maison que je retournerai d’autant plus qu’ils proposent aussi de jolies chambres. Et j’ajoute la gentillesse du personnel, la beauté du cadre et bien sûr la qualité des mets proposés.  

Les plaines d’Abraham, un lieu de pâturage d’abord, un immense champs de bataille ensuite!

Après ce déjeuner toute en sympathie, il nous fallait bien faire un peu d’exercice et nous nous sommes dirigées vers les plaines d’Abraham, où la bataille du 13 septembre 1759 a été un moment charnière dans la guerre des 7 ans et l’histoire du Canada. C’est là en effet que les Britanniques ont vaincu les Français menés par le Marquis de Montcalm.

Le Général James Wolfe a ainsi obtenu la reddition de la Ville de Québec pour la Couronne d’Angleterre. Les Français n’ont jamais repris la ville de Québec et ont perdu le contrôle de ce que l’on appelait à l’époque La Nouvelle France en 1760. Mais croyez-moi, la langue française y est encore et toujours bien présente ; même en Ontario, où certains m’ont répondu en Français en me disant ; « et oui Madame ! Je suis canadien, normal que je parle nos deux langues ! »  

Quant aux plaines d’Abraham, je me demandais pourquoi cette appellation ? En fait, ces plaines appartenaient en partie à un berger du nom d’Abraham Martin, dans les premières décennies de la Nouvelle France. Nous sommes dans les années 1635/1670.  Le brave homme empruntait aussi un chemin, devenu par la suite « la Cote d’Abraham » pour aller mener ses vaches à la rivière Saint-Charles. Les plaines ont gardé son nom.

Moi qui ne prie pas….

Mange… c’est fait !

Prie … bon alors soyons de bon compte : je ne crois pas en Dieu mais bien en une force qui nous dépasse, un Cosmos, comme j’aime à le dire. Quelque chose au-dessus de tout et de tous. Quelque chose qui serait une lumière, MA lumière comme elle pourrait être la vôtre, la sienne, la nôtre. Et je visite très régulièrement les cathédrales, chapelles, abbayes et autres lieux de culte lorsque l’accès n’en est pas payant. C’est une question de principe, j’estime que l’Eglise Catholique et les autres ont suffisamment en caisse sans que je doive encore y aller de ma poche pour admirer les dorures et retables qu’elle accumule depuis des siècles ! Je peux faire une exception mais c’est vraiment exceptionnel ! Dans mon guide, j’avais pointé la Basilique Cathédrale Notre Dame de Québec. Un jour très tôt matin, alors que les élèves bon chic bon genre, revêtus du pantalon et blaser ou pull et chemise pour les garçons et de la jupe plissée pour les filles prenaient la direction du collège, j’ai quant à moi décidé de visiter la BCNDQ (pour faire plus court avec le nom de l’édifice religieux dont question ) qui se trouve juste à côté.

J’ai pris le temps de la visiter, de remonter ses allées et plus encore de m’intéresser à l’histoire de celui qui me semble avoir été un Homme pleinement humain. Et encore plus, à en croire cette religion, un bon chrétien. Bien sur je n’étais pas là et l’histoire se laisse écrire mais…

François de Laval né en 1623 a vécu sur ces terres en respectant les Premières Nations et surtout en les invitant et non en les obligeant à suivre sa pensée et sa foi. Parcourant les chemins, se frayant des passages en pleine forêt, navigant sur les pirogues avec les autochtones, il a visiblement rassemblé autour de lui et de son Eglise de nombreuses brebis. Je ne sais pas si elles étaient égarées mais sa vie et plus encore ses actes ont dû suffisamment plaire que pour élargir ainsi la communauté chrétienne dont il a eu la charge durant 50 ans.

Canonisé par le pape en 2014, il était ,parait-il, d’une grande justice envers ceux qu’il rencontrait ; « François n’hésitait jamais à soutenir les plus démunis et à protéger les intérêts des communautés. De plus, il lutta toute sa vie pour la dignité des peuples amérindiens, en s’opposant aux commerçants qui les exploitaient par la traite de l’eau-de-vie « pour tirer d’eux des castors ». C’est en reconnaissance de cette œuvre que les Hurons le nommèrent Hariaouagui, l’homme de la grande affaire du salut.« 

François de Laval aurait pu rester peinard en France mais il a choisi de consacrer sa vie à ce territoire immense allant du Canada à la Louisiane. Un Pasteur, un enseignant et éducateur, un seigneur (qui a su mettre à profit ses achats de terres pour en faire profiter les colons et les nouveaux arrivants), un administrateur et un fondateur de l’école de formation des missionnaires. Une école devenue aujourd’hui un collège privé pour jeunes filles et jeunes garçons : le Collège François de Laval.

François de Laval arrivé à l’âge de 36 ans sur ces terres hostiles de par le climat et les dangers y existant aura donc été un Homme aux multiples facettes et sera le premier évêque de Québec. En 1688 s’adressait en ces termes aux futurs missionnaires :

« Souvent une parole d’aigreur, une impatience, un visage rebutant, détruiront en un moment ce que l’on avait fait en un long temps. »

Une Vie comme il y en a certes des dizaines, des centaines dans le monde, qu’il soit ou non religieux ! Une Vie qui fait du bien, une Vie dont je crois, il peut être bon de s’inspirer. Et de préciser que « Dieu » n’a rien à voir dans cela.

Inutile d’en rajouter et vous savez lire!

Mange, prie, et plus que tout… aime !

L’Amour, sous toutes ces formes, dans ses moindres recoins avec ses richesses et ses grandes déceptions. Ses erreurs, ses bénéfices, ses noirceurs et ses grandeurs. Une phrase m’a particulièrement marquée lors de mon périple dans cette belle ville. Et vu ce que je vivais au niveau sentimental à ce moment- là, j’étais persuadée que cette phrase, je devais la voir, la lire et plus encore la faire mienne pour mieux passer ce nouveau cap d’un été sentimental morose !  

Que l’on croie ou pas à au concept de synchronicité, à la citation d’Einstein « Le hasard c’est Dieu qui se promène incognito « ce qui ressemble fortement à ce que dit l’Islam dans le sens ou leur Dieu sait tout ce qui est bon pour chacun, bref… cette image reste porteuse de sens. Je reste convaincue en tout cas en ce qui me concerne que je ne peux vivre sans amour. Mais les amours qui font mal, ceux qui ne vous permettent pas de grandir ou d’aider l’Autre à grandir ne peuvent perdurer. Il faut alors aimer autrement, différemment et accepter qu’en relations humaines, ça puisse faire mal. Même au sein de sa propre famille, même au niveau des relations les plus fortes que tu puisses nouer avec un homme, une femme, un enfant, un parent.

Donc oui, aimer comporte des risques. La seule exception à mes yeux : l’amour de la nature. Aimer la Nature sans mesure car elle me réconforte avec moi-même ! C’est aussi la raison de mon amour immodéré pour l’Océan, ses vagues, son infini dans lequel j’ai plaisir à me perdre. Au Canada, je l’ai éprouvé à mille pourcents. Et avant d’être subjuguée par les chutes du Niagara, je l’ai été par celle de Montmorency. Plus haute de 83 mètres que celles de Niagara elle a l’avantage de pouvoir être « aimée » de très très près. Il suffit de se pencher au-dessus du pont suspendu et voilà !

Je pouvais la sentir, la voir, l’entendre … si proche, si forte, si belle. A ce moment-là de ma visite j’aurais donné cher pour être transportée dans le passé. A l’époque où cette chute n’avait sans doute encore jamais été vue par des Européens. Je m’imaginais par contre les Hurons, le peuple amérindien occupant les lieux, la côtoyer au jour le jour et en faire à la fois son garde-manger, son autoroute et son terrain de jeu. Mais n’est pas Harry Potter qui veut…Je te remercie Pascale pour cette belle découverte, l’amitié est aussi une belle forme d’amour où donner et recevoir ne peuvent pas marcher l’un sans l’autre.  

Un jour quelqu’un m’a dit : « C ‘est un bon jour, il y avait un arc en ciel sur ma route et je venais vers toi! » Je n’ai jamais oublié cette phrase même si notre histoire n’a pas toujours été rose. Mais un arc en ciel est toujours synonyme de changement! Une fois de plus, c’était le cas!

1 Commentaire

  1. Barraja Robert

    Wouah, quel régal de lire ce nouveau commentaire de ton séjour.
    Oui, ce film te ressemble bien , j’ai vu ce film et aujourd’hui c’est un peu l’histoire de ta vie.
    Quand à cette phrase, pour moi, je ne t’oublierai jamais, et un jour on se retrouvera.
    De beaux commentaires sur l’histoire canadienne et si bien expliqué, simplement.
    Merci encore pour tout
    Bises

    Réponse

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