Le 02 mars dernier lorsque je donnais la parole à quelques femmes ukrainiennes vivant à Lagoa et organisant les premiers secours pour le pays en guerre depuis le 24 février dernier, j’espérais aussi en plus de cette aide apportée, pouvoir embarquer dans un convoi vers la frontière polonaise. D’abord pour aider moi aussi au plus près mais, et je le dis sans aucune gêne morale, pour vivre ce que j’ai toujours voulu vivre lorsque j’ai décidé, en 1983, d’être journaliste. Mon rêve était de devenir journaliste de guerre, de partir sur les fronts pour ramener ce que il fallait montrer. A tout pris. Oui, à l’époque tout m’était permis. Mais aujourd’hui, je sais que cela est bien différent. Et plus dangereux à 57 ans qu’à 25. Mais quoi? Je peux encore y croire. Je veux encore y croire meme si je dois me résigner au vu des difficultés administratives que cela peut représenter. Curiosité malsaine? Folie pure et dure? Peu m’importe le jugement, je sais ce que je veux et je sais aussi que je mettrai tout en oeuvre pour y parvenir. Mais, pour l’heure, il me faut bien admettre que cela m’a été refusé et qu’il me faudra dépenser de l’argent pour l’essence pendant le trajet, la nourriture sur place, le logement etc. Ce n’est pas pour autant que …
Du coup, puisque la Pologne m’était refusée et que j’avais prévu de venir dire bonjour à mon amie Marie Josée à Porto, j’ai fais la route jusque cette superbe ville que j’aime à chaque fois revisiter. Maria Josée qui est directrice d’une école de Porto était heureuse de m’inviter à voir de près ce qui avait été mis en place là bas aussi.
Aider par mon blog en partageant ce que je vis içi.
Je vais donc « me contenter » pour l’instant, de poursuivre d’ici l’aide possible en aidant à l’empaquetage et en témoignant, via mon blog, de ce que je vois et ce que je vis à ma petite échelle. Le reste viendra ou pas, en fonction des rencontres, du moment et de ce que la vie a de magique à nous donner. Maria Josée est directrice de l’école Secondaire Filipa de Vilheana, une école très active depuis deux semaines dans la récolte de biens non périssables et de produits à envoyer en Ukraine. Une manière de vivre, pendant les cours généraux, ce qui se passe en Europe, pas si loin d’eux finalement.
Je n’ai pas donné la parole aux jeunes ce soir là car ils étaient bien trop occupés à réussir ce qui semblait impossible vu la météo froide, humide et désagréable de ce jeudi soir. Ils avaient préparé des textes, des réflexions, des chansons et les ennuyer avec mes questions dans un portugais encore trop imparfait, n’aurait je crois, qu’ajouter à leur stress. Je me suis donc contentée de prendre des photos, de voir leurs visages heureux de contribuer à leur manière à aider ce peuple en souffrance. Cette envie palpable de » faire quelque chose », de partager leurs craintes de voir arriver la guerre chez eux, de leur ardent besoin d’analyser le plus justement possible, ce qui se passe à quelques milliers de kilomètres seulement de leur pays. De comprendre le pourquoi, le comment de cette incroyable situation! Et ils ont été au bout de leur démarche et ce, malgré le vent, le froid, la pluie. La veillée a bien eu lieu et je peux vous assurer que ce fut un réel exploit que de pouvoir allumer les bougies et plus encore d’en garder les flammes bien vivantes ! Aux yeux de certains, cela peut paraitre futile. Mais, je pense que cette mobilisation en vaut bien une autre et méritait d’être répercutée.
A Portimao, la mobilisation continue avec notamment les récoltes de vivres et de vêtements.
Avant de venir sur Porto, le vendredi 04 mars, nous avions avec mes amies Anne-Marie, Lucia et Ana aidé au tri des vêtements à destination de l’Ukraine. Des colis qui ont été pris en charge par les pompiers et des bénévoles bien décidés à se rendre à la frontière Pologne /Ukraine. Des colis qui seront distribués à qui de droit. Là aussi la générosité a été remarquable et continue de remplir les étagères pour celles et ceux qui sont déjà arrivés en Algarve et arriveront encore certainement dans les prochains jours.
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